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Barreau du Bénin : 59 années au service du justiciable

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S’il était humain, le Barreau béninois porterait aujourd’hui une tête clairsemée de cheveux blancs, signe avant-coureur du troisième âge et certainement, de la vieillesse. Mais parce qu’il est une institution, ces 59 bougies portent plutôt bon augure : le Barreau du Bénin vit et accomplit le dessein souhaité par celui que Me Olga ANASSIDE appelle « instigateur » de la loi n° 65-6 du 20 avril 1965 portant création du Barreau du Bénin : le Bâtonnier François AMORIN. Que fait cette institution ? D’où vient-elle ? Que savoir sur elle ? Autant de questionnements qui, sans doute, titillent votre curiosité. Ici et maintenant, faites un tour d’horizon de l’univers du Barreau du Bénin.

Loi n° 65-6 du 20 avril 1965 : le texte qui changea tout

Si aujourd’hui l’indépendance des avocats et plus globalement du Barreau béninois est sans équivoque, il n’en a pas toujours été ainsi. Avant 1965 en effet, ceux-là qui exerçaient la profession d’avocat, alors dénommée « avocat-défenseur » étaient placés sous l’autorité hiérarchique du Ministre de la justice. Le Bâtonnier Cyrille DJIKUI écrit à ce sujet que c’était au ministre de la justice qu’il revenait d’admettre à l’exercice de la profession, de gérer les carrières et de prononcer les sanctions contre les avocats. Plus encore, « c’était le ministre de la justice qui attribuait les causes aux avocats pour en assurer la défense. Les avocats avaient l’obligation de tenir un registre quotidien des affaires reçues et de rendre compte à l’autorité de tutelle » ; rappelle le Bâtonnier.

À la suite de certaines affaires qui n’ont pas manqué de secouer la République, Me François AMORIN entreprit diverses actions qui donnèrent vie à la loi n° 65-6 du 20 avril 1965 portant création du Barreau du Bénin.

20 avril 1965 – 20 avril 2024 : 59 ans de défense et de plaidoirie

Les avocats du Bénin n’ont pas fait des tours de l’arbre de l’oubli sur la place Chacha à Ouidah. Ils n’ont pas traversé la porte du non-retour et n’ont pas, fort heureusement, été déportés. Cependant, ils ont eu l’occasion d’éprouver le sentiment ressenti par les esclaves noirs à l’annonce de l’abolition de l’esclavage : la liberté. La loi n° 65-6 du 20 avril 1965 portant création du Barreau du Bénin a affranchi les avocats de la tutelle du ministère de la justice. Désormais libres, ces hommes en robe noire ont joué et continuent de jouer un rôle de premier plan dans l’enracinement de l’Etat de droit en République du Bénin.

Ordre des avocats du Bénin : un nouveau siège pour plus d’impact

Parti du cabinet de Maitre CRESPIN plus tard devenu celui du Bâtonnier AMORIN, le Barreau du Bénin siège désormais dans la « Maison de l’Avocat », un immeuble de haut standing érigé dans l’enceinte du tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Ce nouveau cadre de travail illustre fort bien l’engagement du Barreau béninois à faire preuve d’excellence dans la défense des droits du citoyen. Son Bâtonnier actuel est Me Angelo HOUNKPATIN.

Des réformes louables pour plus d’efficacité

Au Bénin comme dans d’autres Etats membres de l’UEMOA, la formation des aspirants à la profession d’avocat est désormais assurée par un centre de formation professionnelle. Au Bénin, il s’agit du Centre Béninois de Formation Professionnelle des Avocats (CBFPA). Il est dirigé par Me Guy-Lambert YEKPE et s’apprête à accueillir sa première promotion.

Heureux anniversaire, Barreau du Bénin.

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